L’espace public donneur d’ordre des mutations urbaines

    Date : 2010

    Maîtrise d’ouvrage : Ville du Perreux-sur-Marne

    Budget : 22 800 €

    Équipe : Dialogue Urbain (architecte urbaniste mandataire),
               Olatz Lopez (paysagiste)

   Programme : Requalification de 5 axes majeurs
              pour l’image actuelle et future de la ville

    Surface : xxx

    Localisation : Le Perreux-sur-Marne (94)

 

Mission d’étude urbaine – Image de la ville et mutations urbaines – le Perreux-sur-Marne

La commande

En prévision du passage du POS au PLU, la commune du
Perreux-sur-Marne nous a confié dans un premier temps une
mission ouverte de « regard sur la ville », avec pour objectif de
lui proposer dans un second temps, après une phase de dialogue,
des pistes concrètes pour évaluer sa capacité de mutation et de
densification et pour maîtriser son évolution urbaine.

Notre « regard » associe deux approches, l’une analytique
consacrée à l’histoire urbaine du Perreux, l’autre sensible
consacrée à la visite de la ville. L’image de la ville du Perreux
est positive tant auprès de ses habitants que de ses visiteurs.
Comment préserver ce capital tout en permettant à la ville d’évoluer?
Comment tirer parti de cette réputation pour accueillir en ville de
nouveaux venus, heureux d’y habiter et des entreprises heureuses
de s’y installer et d’y prospérer?
Comment permettre une mutation du tissu urbain qui, tout en
préservant l’acquis, soit créatrice de valeur ajoutée et conforte
durablement la qualité d’accueil de la ville?

Ces questions, beaucoup de villes de la région parisienne
se les posent.

La méthode

Notre analyse a été effectuée en plusieurs étapes. Pour rentrer
dans la compréhension de la ville et notamment de sa physionomie,
nous avons réalisé un état des lieux très complet sur son histoire,
ses ressources et son organisation.

L’approche historique nous a permis de décrypter la fabrication du
tissu urbain et d’identifier les voies structurantes, comme le chemin
de Brie, aujourd’hui avenue Pierre Brossolette, qui reliait Nogent au
bac permettant de franchir la Marne.
En 1859, l’avènement du chemin de fer et d’une gare se traduit par
la création d’un lotissement à l’emplacement de l’ancienne demeure
seigneuriale du Perreux et par une coupure (la voie ferrée) entre le
site et Nogent.
Après plusieurs demandes des habitants restées infructueuses, le
Préfet valide le détachement du Perreux et la création d’une
nouvelle commune.

Cette première phase d’étude a souligné la qualité urbaine de la
ville, son caractère résidentiel très apprécié par ses habitants, mais
aussi la fragilité de cette situation générale qui ne repose sur aucun
patrimoine exceptionnel et qui pourrait être altérée par une mutation
au coup par coup non consolidée de différents secteurs. L’étude a
également révélé le manque de réserve foncière ou de sites
prévisibles de renouvellement urbain propices à contribuer au
dynamisme de la ville.

Plan de l’Abbé Grives, 1740. Nogent.
Tracés anciens. Plan de l’Abbé Grives, 1740. Nogent.

Le parti pris

L’ESPACE PUBLIC ORDONNATEUR DES MUTATIONS URBAINES

Pour interroger et mettre en perspective la question de la densification
de la ville, nous avons fondé la réflexion sur la structure urbaine de
la ville et sur le caractère spécifique des différents espaces publics.
Ensemble, nous sommes partis du postulat que l’espace public était
porteur de l’image de la ville et que la hiérarchie des voies et des
espaces publics permettrait d’ordonner, de clarifier et de promouvoir
cette image durablement dans le temps et dans l’espace.

L’étude a permis de sélectionner les 5 voies publiques les plus
importantes pour l’image actuelle et future du Perreux-sur-Marne.
Chaque voie a fait l’objet d’une analyse détaillée. Les programmes
desservis ont été recensés. Chaque voie a fait l’objet d’une
proposition de réaménagement en deux phases, à court et à moyen
terme, complétée par l’étude de la mutation d’un îlot type assortie
de recommandations d’urbanisme.

La hiérarchie des voies ne porte pas que sur le seul volet
aménagement, elle comprend aussi un volet programmation
consistant à doter chaque espace public d’un caractère dominant,
expression de la diversité des images de la ville et de la dynamique
urbaine.

Deux exemples

Boulevard d’Alsace Lorraine : économie et activités.
Avenue Pierre Brossolette : vitrine et histoire

Ces deux exemples permettent d’illustrer notre méthode de travail
mais aussi de mettre en lumière les différentes spécificités de ces
deux espaces : la vocation économique du boulevard d’Alsace-Lorraine
et la dimension « vitrine de la ville » de l’avenue Pierre Brossolette,
témoin de l’histoire de la ville.

Boulevard d’Alsace – Lorraine :

Nous avons d’abord analysé l’espace public et son occupation.
L’évolution de l’espace public a été interrogée selon un découpage
en trois natures d’occupation et usages :

  • la ville habitée (le bâti),
  • la ville circulée (le secteur de transit)
  • la ville partagée (interface entre ville habitée et secteur de transit).

Le boulevard d’Alsace-Lorraine est l’axe le plus circulé du Perreux mais
pour autant, le constat de l’activité économique est très négatif. Le tissu
n’est pas irrigué. Une réaffectation de l’espace public (proposition de
contre-allées, réorganisation du mobilier urbain) permettrait à la ville de
tirer parti du flux existant. En réorganisant l’espace dédié au transit, tout
en maintenant ses fonctions, la ville partagée dispose de plus d’espace,
l’irrigation du tissu urbain devient possible.